Les RegTechs : opportunité ou menace pour les mutualistes ?  - Avec Axelle Lemaire


Le 5 novembre 2018 a eu lieu le quatrième Afterwork de l’AAM dont l’invitée était Axelle Lemaire, ancienne Secrétaire d’État chargée du Numérique, et associée du cabinet de conseil en stratégie Rolland Berger, sur le thème des RegTechs.

Qu’est-ce qu’une RegTech ?

La conformité réglementaire des institutions et entreprises du secteur financier est obligatoire. Il est pourtant difficile pour ces acteurs d’apporter des réponses adéquates à un monde en permanente évolution d’un point de vue législatif et règlementaire que ce soit de niveau national, européen ou international. Les Regtechs peuvent-elles apporter des solutions immédiates pour répondre à cette conformité/compliance obligatoire ?

Les RegTechs sont apparues suite à la crise de 2008. Elles répondent aux exigences de la règlementation toujours plus grande (émergence du big data, nouvelle règlementation telle que le RGPD) en fournissant des solutions technologiques qui aident au respect des obligations réglementaires en vigueur.

Actuellement, les RegTechs sont essentiellement présentes dans le monde bancaire, et sont en pleine expansion. Ainsi, sur la première moitié de 2018, les investissements dans les RegTechs avoisinaient 1,37 milliards de dollars dans le monde (source : KPMG).

Une RegTech n’est pas un mirage, ni un miracle pour le secteur de l’assurance

De nombreux cabinets de conseil accompagnent depuis longtemps les entreprises de l’industrie financière dans la résolution de leurs problématiques législatives.

Pourquoi ces dernières ont recours aujourd’hui à des startups RegTech pour leurs besoins en conformité réglementaire ?

Un nouveau palier a été franchi avec l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication qui ont provoqué une restructuration profonde des lois et une augmentation des exigences en provenance des régulateurs, notamment en matière de protection des données des usagers. Face à cette situation, les startups du numérique apparaissent aujourd’hui comme des partenaires clés permettant d’allier à la fois transformation digitale et conformité réglementaire.

Quelle place pour le monde mutualiste dans l’autonomisation de la conformité réglementaire ?

Ces startups possèdent des avantages non négligeables d’un point de vue entrepreneurial. Elles doivent d’abord être vues comme un facilitateur en matière de reporting aux superviseurs pour démontrer la bonne conformité. En termes de gains de productivité, elles permettent notamment la vérification de l’identité des clients, ainsi que des informations fournies par croisement des données publiques.

Cependant, ces nouveaux services peuvent avoir une incidence non négligeable sur l’organisation interne du travail.

Dans ces nouvelles mutations, la décision humaine doit garder toute sa place et ce sont les métiers qui vont évoluer vers ceux de l’intelligibilité des algorithmes. Une RegTech responsable qui lierait développement technologique et équité sociale est plus que nécessaire pour réintégrer les sociétaires au cœur des échanges, au risque de les oublier au nom de la conformité ou de la rentabilité. Dans le contexte, les assureurs mutualistes peuvent apporter une approche sociale et responsable des RegTechs.